Les 4 et 5 septembre, une délégation bipartite du Congrès américain effectué une visite au Niger, ouvrant un nouveau chapitre dans les relations entre les deux pays. Conduite par le représentant Austin Scott (R-GA), membre influent des comités des services armés et du renseignement, la délégation a eu des discussions approfondies avec le ministre d’État, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, les deux parties ont abordé la redéfinition des bases de la coopération bilatérale.
Lors de cette rencontre, qualifiée de « débat de vérité », plusieurs sujets stratégiques ont été évoqués entre les autorités nigériennes et la délégation americaine conduite par Austin Scott accompagné des représentants Jimmy Panetta (D-CA) et Ronny Jackson (R-TX), également membres des comités des forces armées et du renseignement.
Le ministre d’État a d’abord souligné que malgré le retrait des troupes américaines, la coopération entre le Niger et les États-Unis reste intacte, mais qu’elle doit désormais aller au-delà de la simple dimension sécuritaire. Il a insisté sur l’importance d’élargir ce partenariat à d’autres domaines comme le développement économique et social.
Dans son intervention, le ministre a également exprimé son mécontentement face au silence des États-Unis lors des tentatives de déstabilisation du Niger orchestrées par la France à travers la CEDEAO. Il a rappelé que les futures collaborations devront impérativement respecter la souveraineté du Niger. Le général Toumba, également présent, a averti que tout pays cherchant à nuire à la stabilité du Niger ferait face à une rupture immédiate de coopération.
En réponse, Austin Scott a expliqué que les États-Unis avaient eux-mêmes rencontré des difficultés dans leur coopération avec la France, notamment en raison de leur opposition à une intervention militaire contre le Niger. Le sénateur a affirmé que le Niger, en tant que nation souveraine, a tout à fait le droit de choisir ses partenaires stratégiques en toute indépendance.
Sur le plan sécuritaire, la délégation américaine a reconnu la diminution des attaques terroristes depuis l’arrivée au pouvoir du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), et a salué les efforts du Niger dans la lutte contre le terrorisme.
La rencontre s’est conclue sur une note positive, avec un accord pour organiser une nouvelle réunion, afin de poursuivre les réflexions et renforcer le partenariat entre les deux pays. Les deux parties se sont montrées déterminées à consolider cette coopération, tout en tenant compte des intérêts nationaux et des enjeux régionaux.
À la suite des événements du 26 juillet 2023 et de l’arrivée du CNSP au pouvoir, les États-Unis avaient suspendu leur aide directe au Niger, tout en continuant de soutenir l’aide humanitaire et les programmes de développement, notamment à travers l’USAID. Cependant, après quelques mois de coopération initiale, les relations entre Niamey et Washington se sont tendues. Le 16 mars 2024, le Conseil Supérieur pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) et le gouvernement de transition avaient annoncé la dénonciation immédiate des accords de défense avec les États-Unis. En conséquence, le retrait forces américaines, qui comptaient environ 1000 soldats stationnés entre les bases de Niamey et d’Agadez, s’est achevé le dimanche 7 juillet 2024 plus rapidement que prévu, bien que le processus devait initialement se terminer d’ici le 15 septembre.