Dans le détail, les économistes de l’institution internationale ont révisé à la hausse leurs projections pour la première puissance économique mondiale. Ainsi, les États-Unis afficheraient une croissance de 2,6% cette année et 1,9% l’année prochaine contre 2,3% et 1,9% annoncés au printemps. Le coup de frein attendu pour l’année prochaine correspond à la fin de la relance budgétaire annoncée par Donald Trump. Si les chiffres pour le premier trimestre ont été plutôt favorables, la demande intérieure a été plus décevante qu’anticipée, « de même que les importations, en partie à cause de l’effet des droits de douane ». Les experts basés à Washington anticipent un essoufflement de l’activité en fin d’année. La FED a révisé à la baisse la trajectoire attendue de son taux directeur.
En Europe, les conjoncturistes sont un peu plus optimistes qu’au printemps dernier. Dans la zone euro, la croissance du PIB devrait atteindre 1,3% en 2019 et 1,6% en 2020, soit 0,1 point de plus que lors des précédentes prévisions. L’économie allemande a clairement marqué le pas depuis 2017. L’activité est passée de 2,2% en 2017 à 1,4% l’année dernière avec une fin d’année catastrophique pour l’industrie outre-Rhin. Pour cette année, le ralentissement devrait être encore plus marqué que prévu avec 0,7% de croissance (0,8% anticipé en avril) avant de rebondir à partir de 2020. L’affaiblissement de la demande extérieure a de répercussions sur le moteur industriel allemand fortement exposé aux difficultés du commerce mondial.
Pour la France, les prévisions économiques restent inchangées avec 1,3% cette année et 1,4% l’année prochaine. Les différentes mesures budgétaires annoncées par Emmanuel Macron à la suite de la crise des « gilets jaunes » devraient soutenir la croissance rappellent les économistes. De grandes incertitudes demeurent tout de même sur le niveau d’épargne et de consommation des Français qui ont vu leur pouvoir d’achat s’accélérer ces derniers mois.
En Italie, la situation est bien plus critique. Le fonds prévoit seulement 0,1% de croissance pour cette année et 0,8% en 2020 contre 0,9% en 2018 et 1,7% en 2017. Les perspectives budgétaires du gouvernement demeurent incertaines et pèsent sur l’investissement et la demande interne.
Après avoir connu une récession technique à la fin de l’année 2018, l’industrie de la péninsule est loin de retrouver des couleurs. Les commandes à l’industrie en Italie ont poursuivi leur baisse en mai avec un recul de 2,5% sur un an, a annoncé la semaine dernière l’institut national des statistiques (Istat).